Il y a de
ces évènements dans la vie qu’on ne peut passer sous silence. Des moments
uniques et troublants qui affectent notre perception de cette dernière, et
changent même le cour de l’histoire. Tout comme les ouragans Irma et Maria qui
ont détruit complètement certaines villes des Caraïbes cet automne; des manifestations
de la nature si impressionnantes qu’elles nous subjuguent, suscitent en nous la
plus grande peur, et à la fois une fascinante admiration devant une telle
puissance. Des forces si grandes qu’on leur donne un nom, pour les honorer, ou
peut-être seulement pour moins les craindre... Une chose est sure, elles
deviennent une entité qui inspire le respect, et non seulement un évènement
singulier qui tombera dans l’oubli. J’ai justement vécu l’un de ces moments il
y a quelques jours, et je me devais de vous en parler, ce que j’ai choisi de
faire ici. Alors que j’étais seul dans une pièce de la maison, un incident
imprévu dans ma journée allait tout changer : J’ai eu un gaz. Un gaz
terrible. Et vulnérable devant sa grande puissance, je n’ai eu d’autre choix que
de lui donner un nom; je l’ai nommé Arnold.
C’était
phénoménal, renversant… Le genre de gaz silencieux qui devrait rester tout
discret, passer incognito, mais qui fait lever la peinture sur les murs. Un pet
qui semblait venir des entrailles de la terre, de ses plus sombres abysses. De
quoi réveiller les morts. C’était si fort comme odeur que j’ai carrément figé
sur place. J’ai fendu en deux… J’ai cassé. On aurait dit un mélange d’éther, de
dissolvant à peinture, et d’œuf pourri. Très rapidement, l’oxygène s’est fait
très rare dans la pièce. Ma bouche s’est asséchée. Respirer devenait difficile.
La qualité de l’air est devenue si mauvaise que Météomédia a failli émettre une
alerte. Je crois même que mes semelles ont légèrement fondu. Pendant cet
instant, je n’existais plus. Je crois
que je mon âme a quitté mon corps quelques secondes, pour aller prendre de
l’air plus loin.
Une
puissance comme ça, ça ne s’invente pas. Et rien ne peut se mettre en travers
de son chemin. On ne peut que vivre le moment, l’accepter malgré soi, et le
contempler. Si Staline, Hitler et Mao Zedong avaient été dans la pièce à ce
même moment, ils se seraient levés et auraient applaudi à tout rompre devant
autant de cruauté, une larme à l’œil. Si on dit que le battement d’ailes d’un
papillon peut provoquer un ouragan à des milliers de kilomètres, et bien y’a dû
se produire quelque chose de vraiment terrible quelque part dans le monde suite
au passage d’Arnold... Pendant un moment, j’ai cru que j’avais maitrisé la
Force, celle du côté obscure évidemment… J’ai d’ailleurs reçu un courriel du Diable
qui ne disait que deux mots : Respect éternel!
Je suis, depuis,
un homme différent. Cette manifestation de la puissance des ténèbres m’a
bouleversé. J’ai regardé la mort dans les yeux, et j’ai dû continuer d’avancer.
J’affronte maintenant mon destin comme un seul homme, car je sais maintenant qu’il
y a en moi une grande force qui dort… et qui s’appelle Arnold.
#arnold #irma #maria